Sur la route du retour pour la civilisation et la pittoresque ville de Tbilissi, assis à 3 avec mini-baroudeuse sur la banquette arrière, épuisés mais envahis par les endorphines de cette randonnée magique aux monastères de Davit Gareja, nous laissons défiler les images de ces 2 semaines de voyage entre l’Arménie et Géorgie qui se terminent. Une expérience qui nous conforte dans l’idée que nous pourrons continuer à voyager, même en dehors des sentiers battus, avec un bébé, en famille…
Sommaire
Un trésor bien gardé et peu visité
Après de nombreuses recherches la veille de cette journée sur les moyens de se rendre au « Davit Gareja monastery complex », inscrit au patrimoine de l’Unesco et exposé en seulement une demi page sur notre Lonely en anglais « Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan », nous découvrons une solution bien plus pratique et moins cher que les propositions du guide. La Gareji Line, créée 2 mois précédemment (en avril 2014), est un mini-bus touristique quotidien entre Tbilissi et Davit Gareji, très économique et surtout direct, ce qui nous décide à aller découvrir ces monastères troglodytes constituant l’un des sites historiques le plus remarquable de Géorgie.
Après 2 semaines en Arménie, un des berceaux du christianisme, se rendre dans un monastère n’est pas très original de prime abord et pourtant leur localisation, leur ancienneté et leur architecture sous-terraine fond des monastères de David Gareja un lieu unique.
Au rendez-vous du mini-bus pour Davit Gareja, les regards sur mini-baroudeuse dans le porte-bébé sont dubitatifs et on nous met en garde sur la chaleur avoisinant probablement les 40° sur le site. Bien décidés à y aller avec beaucoup d’eau et en sachant que le site comprend une douzaine de grottes où l’on pourra se rafraîchir, nous proposons à mini-baroudeuse un en-cas avant la route et nous positionnons pour le départ. A 11h une bonne vingtaine de voyageurs ayant plutôt l’allure de backpackers s’était réuni et l’on se demande si l’on va tous tenir dans le minibus. L’organisatrice nous demande d’attendre et fait rentrer les autres dans le bus. On se dit qu’elle a trouvé un moyen pour annuler notre escapade puis elle nous annonce qu’ils vont faire venir un taxi avec la climatisation pour nous emmener plus confortablement avec le bébé vu que le minibus est plein, le tout sans que l’on ait à débourser un centime de plus.
Nous quittons donc confortablement Tbilissi, la capitale géorgienne pour s’enfoncer peu à peu vers le Sud-Est, sur les routes sinueuses puis les pistes poussiéreuses se fondant au milieu du paysage lunaire semi-désertiques qui annonce l’Azerbaïdjan. Durant la deuxième heure de route, nous ne croisons que quelques hameaux habités, et rares troupeaux de moutons ou vestiges stratégiques militaires soviétiques. Le dépaysement est déjà total et le léger doute sur la faisabilité de cette journée avec mini-baroudeuse alors âgée de 7 mois, dissipé !
Une journée mémorable depuis Tbilissi
Arrivé au pied du complexe de David Gareja, nous sommes surpris par le calme qui règne sur le parking en terre battu rempli par le mini-bus de la Gareji Line et une poignée de voitures. Les chauffeurs attendent regroupés sous l’ombre rare de quelques arbres. A peine sortis de la voiture, la chaleur nous prend au visage et nous rejoignons sans tarder le porche du monastère Lavra.
Le monastère Lavra, le plus grand du site, est constitué de plusieurs églises et des grottes encore habitées aujourd’hui par la dizaine de moines vivant à Davit Gareja, les mêmes qui avaient abrités à leur arrivée au VIème siècle le moine ascète assyrien David et ses disciples (missionnaires de l’ancienne région de la région nord de la Mésopotamie). Protégés par des remparts depuis la fin du XVIIème siècle après plusieurs invasions, destructions et tueries, le (nouveau) monastère nous a marqué mais c’est une heure plus tard que nous avons pris conscience du trésor renfermé par ce lieu en découvrant les monastères de Udabno datant du Xème au XIIIème siècle, période d’apogée de cet important centre religieux et culturel du Royaume de Géorgie.
Et dire que la plupart des visiteurs s’arrêtent au monastère de Lavra ou abandonnent l’ascension au premier carrefour de sentiers, comme ce groupe de voyageurs en tenus de rambo qui a débuté avec nous l’ascension des 2km séparant le haut de la colline et les monastères de Udabno mais que nous avons perdu dans les broussailles en nous égarant un peu avant de rejoindre le sentier en sens inverse de celui proposé par le dépliant des organisateurs de la Gareji Line. Une petite heure plus tard, au sommet nous faisons une pause à l’ombre d’une chapelle fermée en surplombant avec émotion l’autre côté de la colline et les steppes de l’Azerbaidjan.
C’est avec l’impression d’être seuls à des kilomètres à la ronde, devant ce paysage lunaire, que nous longeons le sentier qui redescend le long de la falaise et découvrons les entrées du monastère troglodyte d’Udabno et des grottes disposées les unes à la suite des autres.
Le contraste de la fraîcheur ambiante, la vue des fresques rupestres magnifiquement colorées nous laisse sans voix. Nous décidons de récupérer de cette ascension torride et de faire goûter mini-baroudeuse toute souriante dans l’ancien réfectoire des moines même si nous avons du mal à élucider la reconstitution des tables et des bancs !
A cheval sur la frontière entre la Géorgie et l’Azerbaïdjan nous entamons le chemin du retour et dominons rapidement le monastère de Lavra. Le panorama est magnifique quand tout à coup la vision du parking vide stoppe nette nos divagations. Nous arrivons en bas quelques minutes plus tard sous le regard accusateur de notre chauffeur, envers nous, les derniers arrivés de l’après-midi et surtout les parents indignes !
Sur la route du retour, nous nous arrêtons boire un verre à la première auberge (et à priori la seule des environs, à une demi-douzaine de kilomètres des monastères) dans le village de Udabno. Notre chauffeur, trilingue comme beaucoup (géorgien, arménien, russe), se lance et nous montre des photos de sa petite fille du même âge. En pleine forme, et communicant son enthousiasme, mini-baroudeuse lui démontre que cette escapade n’était pas une folie ! Globetrotteuse dans les gènes !
Informations pratiques pour de futurs voyageurs :
Comment aller à David Gareja ?
David Garedja se trouvent à 70 km au sud-est de Tbilissi.
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Pour se rendre à Davit Gareji (si vous ne disposez pas d’un véhicule) :
- Le plus « slow-travel » : en vélo comme tous ces heureux voyageurs en deux roues que l’on admirent tant (http://lesoreillesbaladeuses.blogspot.fr/)
- Le plus flexible : prendre un taxi pour la journée pour environ 120 GEL (en 2014) en comptant l’attente sur place
- Le moins cher et vraiment le bon plan pour les voyageurs indépendants en mode routard : le mini bus de la Gareji Line (gareji.line@gmail.com /+995 551 951 447) qui part tous les jours à 11h de mi-avril à mi-octobre depuis le centre de Tbilissi (Car park by pushkin street c’est à dire derrière la fontaine sur la place Freedom Square/Tasisuplebis Moedani en géorgien, du côté de la cabane de l’Office du Tourisme). Inutile de réserver. Ils font partir un deuxième véhicule si besoin. Le trajet coûte 25 GEL (lari) par personne aller-retour. Une carte avec des indications pour la randonnée est remise par les gens de l’organisation au départ du shuttle. Arrivée entre 13h et 13h15 sur place, où vous êtes libres jusqu’à 16h30 (dernier délai pour le départ du mini-bus). Au retour une petite halte (genre ½ heure) est prévue pour se rafraîchir dans le village de Udabno (une auberge-bar-restaurant rustique dénomée le Udabno Oasis Club, tenu par des polonais polyglottes).
Que faut t’il prévoir pour aller à Davit Gareja ?
- Une journée : 4 heures de trajets depuis Tbilissi (aller-retour) et 2-3 heures sur place
- De l’eau : prévoyez en conséquence, il n’y a pas de quoi acheter des boissons sur la route. Un robinet d’eau potable est tout de même laissé à disposition pour dépanner des visiteurs au niveau du porche du monastère de Lavra
- Un chapeau : en été la chaleur peut-être intense, heureusement les caves permettent de se rafraîchir naturellement
- Une paire de chaussures pour marcher et un porte-bébé pour les bambins : la boucle qui permet d’aller aux monastères de Udabno (à ne pas manquer) ne présente pas de difficultés particulières en étant prudent (bord de falaises, quelque serpents paraît-il dont on n’a pas vu la couleur). La montée dure 30 minutes à 1h selon le rythme, les poses photos et le sens de la randonnée.
17 Commentaires
Merci pour cet article qui m’a fait découvrir un pays dont je ne connaissais que le nom!!
Les photos sont magnifiques! Je ne connais tellement pas beaucoup de cet endroit. Merci de m’en avoir fait découvrir un petit bout de plus 😉
C’est un plaisir ! Et c’est 100% kids approved by mini-baroudeuse 😉
Waouh non seulement c’est MAGNIFIQUE, mais c’est vraiment des paysages que je ne soupçonnais pas! Je ne connaissais pas du tout la Géorgie avant le passage de Novo Monde, merci de m’en faire découvrir un peu plus. Ces étendus et montagnes c’est juste une dinguerie! Et c’est rassurant aussi de voir que l’on peut faire des destinations « hors des sentiers battus » avec une mini baroudeuse 🙂
Quel magnifique endroit. Et quelle magnifique preuve que ce n’est pas parce qu’on a un bébé qu’on ne peut plus sortir des sentiers battus. La belle vie de mini-baroudeuse… La Géorgie ! Un pays qui me tente bien…
Ahhhhh ! C’est mon grand rêve du moment ! Et je crois que tu viens de l’amplifier. Merci pour ces supers photos et cette belle invitation au voyage 😉
Je ne connaissais pas du tout ! Merci pour ce partage !
C’est une destination assez peu banale que vous avez fait et que vous proposez ! Ca doit pas être très touristique si ? En tout cas vos photos sont superbes et j’espère feront connaitre cette destination 🙂
Ah si il y avait eu un bus en 2012 jaurai pu voir ces beaux monasteres et pas seulement les montagnes alentour ! Magnifique
Jeff juillet 2012
David Garedji est très isolé dans la steppe géorgienne. Le paysage est d’une sauvagerie impressionnante . Mon épouse et moi avont sollicité un chauffeur ou propriétaire de bus » fatigué » pour découvrir l’endroit. Le prix dérisoire de la course pour 300 kilomètres était, à priori plus lucratif avec nous qu’avec la clientèle locale. C’est une visite qui nous a beaucoup intéressé. Très peu de touristes en 2012.
Bonsoir,
Merci pour cet article et ces belles photos. cela donne envie, on devrait y aller cet été !
Je n’ai pas bien compris comment on peut rejoindre le monastere de Udabno en partant du monastere de Lavra. Sauf erreur, il suffit de prendre un petit chemin qui monte vers le haut de la colline, c est cela ? ( mais puisque vous vous êtes égaré un peu..:))
Merci
serge
Oui c’est un chemin qui monte mais il n’y a pas 10 000 chemins donc pas normalement pas trop de risque de ce perdre et puis ca a pu changer depuis notre visite, peut-être que le site est mieux balisé.
Pour information, il n’est actuellement pas possible de monter au monastère d’udabno. Les militaires bloquent le passage en raison de tension avec l’Azerbadjan et on a seulement pu accéder au premier monastère (celui de lavra).
Merci pour cette mise à jour !
Merci pour la découverte, ça a l’air magnifique et on ne voit pas ce voyage tous les jours !
Génial cet article, merci pour les informations ! Nous y allons dans un mois donc ces infos sont précieuses ! Bonne journée ! Pauline
Top, n’hésitez pas à revenir vers nous pour nous dire ce qui a changé depuis notre visite.