Les Grampians ou Gariwerd de son nom d’origine aborigène est un des sites naturels les plus remarquables du Victoria. Entres montagnes et bush (terme utilisé pour évoqué une région boisée mais pouvant aussi s’employer pour parler d’une zone inhabitée), les Grampians sont l’essence de la culture aborigène du sud de l’Australie ce qui leurs confèrent une dimension spirituelle toute particulière que l’on peut appréhender au Brambuk Cultural Center à Halls Gap et en chemin sur les traces des nombreuses peintures rupestres.
Ces endroits naturels (le plus connus étant Uluru ou Ayers Rock au centre de l’Australie) sont considérés comme des sites sacrés par les aborigènes puisqu’ils représentent la trace de l’esprit des ancêtres qui, peuplant la Terre au temps de la création (appelé Temps du Rêve) ont marqués leur passage en créant avec leur corps les montagnes, les arbres, les sources…
Le parc national des Grampians, couvrant 168 000 hectares, recèle de sentiers de randonnées dans le bush au cœur d’une faune et d’une flore variées et de formations rocheuses étonnantes. Les plus plébiscités sont ceux partant de la ville de Halls Gap mais ceux au nord des Grampians sont également remarquables.
La première occupation humaine en Australie daterait d’il y a environ 50 000 ans et depuis cette période, les aborigènes ont développé en autarcie une culture qui leur est propre jusqu’à l’arrivée des premiers colons européens à la fin du 18ème siècle. Depuis le chemin a été long et douloureux, puisque c’est seulement en 1967 que les australiens blancs octroyèrent par un référendum (97% d’approbation) la nationalité australienne aux aborigènes et par la même le droit de vote. En 1971, un drapeau aborigène fut créé comme symbole de la continuité et de l’unité des aborigènes (qui représentent environs 3% de la population australienne) dans leur combat pour l’égalité des droits. Le drapeau est divisé horizontalement en deux parties avec un cercle jaune en son centre symbolisant le soleil, le noir représente le peuple aborigène et le rouge la terre (et aussi le pigment ocre utilisé lors des cérémonies).
En ces mois d’été très secs dans certaines régions d’Australie, le rouge fait également pensé aux incendies dans le bush. Pour prévenir les feux dévastateurs incontrôlables, certaines zones sont brulées volontairement. Les campagnes d’informations sont omniprésentes (pour les touristes principalement dans les offices du tourisme) et certains jours toutes sortes de feu sont bannies (réchauds à gaz, feux de camps, barbecues).
Pour les aborigènes, les feux sont des événements naturels qui permettent à la terre et à la nature de rester en « bonne santé ».
Ainsi la culture aborigène est la plus ancienne culture survivante sur terre.
Il est possible de l’appréhender dans de nombreuse ville australienne en particulier dans les centres culturel comme le Muru Mittigar Aboriginal Cultural Center à Penrith près des Blues Mountains, plus modeste que celui d’Halls Gap mais où les guides vous racontent en tête à tête et en toute simplicité l’histoire de la culture aborigène et l’utilité des différents objets et instruments traditionnels. Cette transmission orale du savoir est également une caractéristique de cette culture et passe principalement par les chants et la peinture.
Savez-vous que le boomerang a été inventé par les aborigènes il y a 10 000 ans ? Avez-vous une idée de son utilité à l’origine ?
No Comment